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Foire aux questions

Mieux comprendre Végétal local

Marque ou Label, c’est pareil ?

Végétal local est déposé à l’INPI sous forme de marque collective. Si le terme de marque est très précis sur les règles de dépôt et de fonctionnement, le terme de label l’est beaucoup moins ! En effet, on ne dépose pas un « label » à l’INPI. Ce terme rassemble plusieurs réalités : marque, certification, label rouge…


Notion très importante : La marque Végétal local peut être citée dans un marché public au sens du code de la commande publique, car elle est considérée comme un label (article R.2111-12 à R.2111-17) qui garantit des critères de traçabilité mais qui n’est pas une préférence géographique.


Elle correspond à une spécification technique sur l'origine de la graine collectée en milieu naturel et de sa diversité génétique. Des structures privées et publiques (Conseils départementaux, Conseils régionaux, Communautés de communes, Parcs nationaux, Parcs naturels régionaux) l’ont déjà prescrite dans leur marché (voir le guide “De la graine au paysage : Pourquoi et comment prescrire des végétaux sauvages et locaux” page 53).


Végétal local étant propriété de l’OFB, établissement public d’Etat, elle peut donc être considérée comme un label public !

Végétal local et pépinière locale, c’est pareil ?

Une pépinière locale ne propose pas systématiquement des végétaux de la marque Végétal local. Une pépinière locale, ce sont des plants au mieux produits localement, sinon vendus localement. Mais la graine à l’origine de ces plants n’est pas issue de votre territoire dans la majorité des cas. Elle peut venir d’une autre région mais aussi d’un autre continent... Ainsi cette graine (et le plant dont elle va être issue) ne possède pas les adaptations génétiques locales au territoire, les millénaires de co-évolution avec les insectes et pollinisateurs locaux ! Et cela, même s’il s’agit d’une espèce que l’on va retrouver dans le paysage local…

La marque Végétal local est la seule à garantir que le plant proposé est issu d’une graine collectée dans les milieux naturels de votre territoire, une graine porteuse d’adaptations génétiques locales, d’une diversité génétique importante (pas de sélection qui réduirait cette diversité dans les lots de graines ou de plants) et d’une résilience liée à cette diversité et à sa co-évolution avec les milieux et la faune locale. Exiger des plants marqués Végétal local de votre région d’origine c’est permettre aux écosystèmes de retrouver continuité et fonctionnalité.

Mais peut-être votre pépinière locale propose des végétaux de la gamme Végétal local ? Renseignez-vous sur notre site en sélectionnant la région d’origine de votre projet !

Végétal local et les changements climatiques

Les végétaux marqués Végétal local sont-ils adaptés au changement climatique ?

🌳 Les végétaux marqués Végétal local pour chaque territoire sont naturellement adaptés à l’aire biogéographique dans laquelle ils ont évolué depuis des millénaires (sol, topographie, altitude, géologie, climat…). Cette longue co-évolution avec le milieu environnant permet une synchronisation logique avec les besoins de la faune associée et des autres êtres vivants (mousses, mycorhizes, micro-organismes…). Un végétal n’est pas un individu isolé, il tisse des milliers d’interactions avec tous les partenaires de son écosystème. Depuis des millénaires, il a eu le temps de tisser des liens complexes et subtils et de les faire évoluer avec les modifications de l’environnement.

⚠️ ️ Ces écosystèmes issus de l’évolution du vivant sont mis à mal tout d’abord par la sur-exploitation humaine entraînant leur destruction : par exemple, depuis 1950, 70 % des haies ont disparu des bocages français, soit environ 1,4 million de kilomètres (rapport du GAAER dépendant du ministère de l’agriculture) et cette destruction s’accélère ces dernières années (plus de 20 000 km/an). Il est indispensable de recréer ce maillage de haies, support du vivant et de la biodiversité, mais aussi de restaurer les autres écosystèmes endommagés ou détruits (prairies naturelles, zones humides…). Ces milieux sont le creuset de notre biodiversité. 🦋

-> L’usage de végétaux sauvages et locaux pour restaurer les écosystèmes répond aux objectifs des Solutions Fondées sur la Nature pour s’adapter au changement climatique (voir rapport au Premier Ministre et au Parlement). La marque Végétal local permet de proposer des plants et semences ayant conservé une large diversité génétique, maximisant leurs capacités d’adaptation et leur résilience face aux changements globaux. Les adaptations génétiques locales représentent en effet la potentialité du végétal à s’adapter aux variations des conditions écologiques de ce territoire. Certaines espèces seront plus tolérantes et résistantes aux changements, d’autres moins et pourraient se raréfier, ou se déplacer. Dans ce contexte, la diversité génétique est nécessaire aux espèces pour s’adapter à l’intensité et au rythme des changements environnementaux. Oui, planter local a du sens pour l’avenir !

☝ De plus, produire localement, avec des graines issues du territoire consomme moins de CO² que de faire venir des plantes d’un autre continent ! En s’adressant à des pépinières et des semenciers qui utilisent (durablement) la ressource locale, nous pouvons aussi agir directement pour réduire nos émissions de gaz à effet de serre.

Les réponses à la question du changement climatique sont complexes. Oui la température augmente déjà dans de nombreuses régions, mais ce n’est pas le seul facteur de variation. Les périodes de sécheresse peuvent être succédées par des périodes pluvieuses intenses. Il est donc important de comprendre que ce sont de nouveaux climats qui sont à l'œuvre. Prévoir sa palette végétale de demain sans tenir compte des conditions actuelles ou de leur potentielle variation, uniquement en fonction du facteur résistance à une température maximale semble donc bien risqué.

Les plantes locales à chaque territoire et les écosystèmes complexes qu’elles supportent représentent le creuset de la vie sauvage. Ces écosystèmes ont besoin d’être restaurés pour assurer les continuités écologiques, la fonctionnalité et la dispersion naturelle ou accompagnée des graines, leur adaptation aux changements globaux en cours.

Et rappelons-nous aussi que certaines acclimatations de plantes par le passé ont entraîné des pertes en termes de biodiversité, des maladies, des parasites ayant affecté la résilience de nos écosystèmes (Pyrale du buis, Chalarose du frêne, graphiose de l'orme, Phytophthora sur le Mélèze...). Un principe de précaution est donc à garder en tête avant de se tourner vers des espèces non indigènes !!!

Quelques ressources pour aller plus loin :

Article dans la revue The Conversation sur l'impact du changement climatique et nos pratiques forestières https://theconversation.com/couper-la-foret-pour-la-sauver-du-changement-climatique-est-ce-vraiment-une-bonne-idee-244069

Article dans la revue The Conversation sur l'importance de la diversité génétique pour l'adaptation des arbres https://theconversation.com/changement-climatique-la-diversite-genetique-a-lorigine-de-ladaptation-des-arbres-203093

 

La carte des Régions d’origine va-t-elle évoluer avec le changement climatique ?

Végétal local s’appuie sur la délimitation de zones bio-géographiques distinctes du point de vue de plusieurs paramètres :

  • la topographie (notamment les massifs montagneux),
  • la roche-mère,
  • l’hydrographie,
  • le climat,
  • les grands types de végétation qu’on y rencontre.

La répartition naturelle des plantes est en effet reliée à ces grands facteurs biotiques et abiotiques. Comme vous vous en rendez-compte, les trois premiers paramètres cités ne vont pas être modifiés (ou si peu) dans les années et décennies à venir.

Les modifications à l'œuvre au niveau du climat par contre vont avoir un impact essentiellement au niveau de la définition de la zone méditerranéenne. Mais il est encore un peu tôt pour savoir si nous aurons effectivement un climat méditerranéen au sens strict dans des zones adjacentes à la zone méditerranéenne actuelle. Ce sont de nouveaux types de climats qui émergent, avec plus d’aléas, plus de contrastes…et encore peu de certitudes sur leur typicité.

Il est important de comprendre que les listes d’espèces labellisées dans chaque région d’origine sont le levier d’adaptation de la marque Végétal Local aux changements climatiques. Et c’est là que le travail des botanistes devient fondamental !

En effet, pour chaque région d’origine, la marque Végétal local, épaulée par le réseau de tous les Conservatoires botaniques nationaux a édité une liste d’espèces qui sont considérées comme éligibles car elles sont :

  • dans leur aire de répartition naturelle,
  • indigènes (non issues d’une introduction par l’homme),
  • non protégées, rares ou menacées
  • non sélectionnées ou hybridées.

L’édition et la mise à jour de cette liste, qui identifie les espèces labellisées dans chaque Région d’origine s’appuie sur une connaissance fine des botanistes, qui réalisent un travail quotidien d’arpentage du territoire français pour répertorier l’ensemble de la flore sauvage et qui observent l'éventuelle migration naturelle de certaines espèces.

Le réseau des CBN, ce sont plus de 300 agents, qui ont notamment des missions d’inventaire, de gestion et valorisation des données de la flore sauvage via des bases de données publiques et accessibles.

Périodiquement, la marque Végétal local organise une révision des listes d’éligibilité pour ces espèces. Ce sera notamment le cas en 2025 où l’ensemble des espèces verront leur statut par région revu pour tenir compte de la réalité de leur dispersion naturelle…

En résumé, la carte des régions d’origine évoluera assez peu, mais la répartition des espèces labellisées Végétal local va suivre la migration naturelle des espèces d’après le travail de terrain des Conservatoires botaniques nationaux !

Peut-on pratiquer la migration assistée avec des végétaux labellisés Végétal local ?

La migration assistée est définie par les experts de l’Ipbes* et du Giec** (Pörtner et al., 2019) comme le mouvement d’espèces et de populations visant à faciliter l’expansion de l’aire de répartition naturelle, comme mode de gestion répondant directement au changement climatique (...). ». La migration assistée est une solution mise en place pour répondre au changement climatique rapide que nous subissons actuellement.

Les aires de distribution des espèces évoluent au cours du temps. Les plantes réagissent au réchauffement climatique en colonisant, par dispersion des graines, germination et installation, de nouvelles aires géographiques qui correspondent mieux à leurs exigences climatiques. Mais la plupart des espèces d’arbres et d’arbustes, pour qui le risque de mortalité augmente à la marge chaude et sèche de leurs distributions, ne pourront pas migrer aussi vite que la vitesse du changement climatique.

La migration assistée vise divers objectifs, tels que la prévention de l'extinction d’une espèce, le maintien d’un capital productif et économique, ou le maintien des services écosystémiques et de la biodiversité.

Dans la pratique, elle est surtout réfléchie aujourd’hui par le monde forestier pour préserver le potentiel de renouvellement des forêts productives et par les services gestionnaires des espaces publics pour adapter la ville aux conditions climatiques changeantes avec des plantations.

Les gestionnaires se retrouvent face à des choix de gestion difficiles. Parmi les solutions, pour l’adaptation au changement climatique, la migration assistée fait l’objet de nombreux débats.

L’ambition de la marque Végétal local est de favoriser la restauration de la fonctionnalité des écosystèmes et de miser sur la diversité génétique pour faire face aux changements climatiques dans les milieux naturels. C’est une démarche qui prend en compte les différents points de vigilance*** : 

  • L’absence de données suffisantes pour la gestion des risques et des conséquences de la migration assistée : adaptation au climat des gènes, des génotypes ou des peuplements, adaptation du fonctionnement des écosystèmes, exposition aux risques de dérèglements et d’invasions biologiques, etc… ·
  • Le climat actuel présente des aléas (gelées, inondations, incendies….) dans certaines zones, qui sont amenées à s’amplifier. Les espèces qui s’adapteront le mieux au climat d’aujourd’hui et à celui de demain sont celles qui présenteront une forte diversité génétique***. ·
  • La question de l’efficacité de la migration assistée par rapport aux coûts et bénéfices financiers et environnementaux engendrés par cette action, est à analyser au regard, par exemple, de ceux de la régénération naturelle. ·
  • Le changement climatique est lié à l’empreinte humaine, la question éthique se pose, faut-il imposer, ou réparer, avec d’autres formes de manipulations humaines comme la migration assistée ?

Parmi les différentes solutions de migration assistée, il existe deux grands types de pratique :

  • La migration assistée d’espèces autochtones au delà de leur aire de répartition actuelle;
  • Le flux de gènes assisté : introduire intentionnellement des individus en provenance d’autres habitats en restant à l’intérieur de l’aire de répartition de l’espèce (autochtone bien sûr).

La migration assistée d’espèces autochtones au delà de leur aire de répartition actuelle consiste à « transplanter » intentionnellement des graines ou plants d’espèces biogéographiquement autochtones depuis les marges de leur aire de répartition vers des habitats qu’ils n’ont pas encore colonisés mais seraient à même de le faire naturellement. Par exemple, des espèces de chênes sempervirents (à feuillage persistant) – comme le chêne vert présent dans le sud de la France – sont envisagées en substitution des espèces originelles déjà présentes à plus haute latitude en France, comme le chêne pédonculé ou le hêtre. Ainsi, ces espèces, en provenance de régions plus chaudes et sèches, sont transplantées dans des régions au climat actuel plus froid afin de devancer les futurs effets du changement climatique.

Dans ce cadre en effet, on se place en dehors des principes de Végétal local, dont un des fondamentaux est d’utiliser un plant ou une graine dans sa région d’origine, pour que la démarche prenne tout son sens. Toutefois, en zone urbaine, ou à titre expérimental, encadré et suivi, des graines et plants Végétal local issus d’une région voisine à celle d’implantation et qui potentiellement auraient de meilleures chances de s’adapter au contexte écologique peuvent être utilisés. Végétal local apporte à la fois une garantie sur l’origine géographique et sur la diversité génétique des plants, paramètres essentiels dans la résilience des individus au changement climatique.

La migration assistée dite « intra-spécifique » par « flux de gènes assistés » consiste à aller chercher des provenances, sous formes de graines, dans des régions plus chaudes et sèches tout en restant au sein de l’aire d’indigénat de l’espèce et de les introduire en mélange avec les provenances plus locales, permettant ainsi de renforcer la diversité génétique. Dans ce cadre particulier, Végétal local représente un atout important en assurant la traçabilité de chaque lot de plants ou de graines, grâce aux fiches de collecte indiquant notamment les habitats dans lesquels ont été réalisés les prélèvements initiaux de graines, garantissant leur diversité génétique.

Que disent les scientifiques ? Un article de 2023 apporte un éclairage intéressant sur les effets potentiels de ces migrations d’espèces en dehors de leur aire naturelle de répartition actuelle****.

Un groupe de scientifiques français a étudié 106 espèces d’arbres et d’arbustes européens et nord-américains qui sont concernés par les opérations de migration assistée. Leurs travaux, publiés dans la revue Oikos, montrent que les espèces méridionales plus tolérantes à la sécheresse sont généralement caractérisées par des feuillages persistants et des feuilles plus petites interceptant moins la lumière. Ce changement d’espèces dans les canopées forestières pourrait fortement altérer les écosystèmes forestiers. Une fois introduites plus au Nord, ces espèces devraient diminuer la quantité d’eau transpirée par les arbres ce qui pourrait réduire les effets naturels d’atténuation thermique des forêts. Cela engendrerait un dérèglement de leur bilan énergétique à l’interface atmosphère-canopée qui régule le fonctionnement climatique planétaire, mais également une dégradation du microclimat des sous-bois favorables à la biodiversité. Enfin, la migration assistée des espèces pourrait accroître le risque d’incendie de forêts suivant le degré d’inflammabilité des espèces transplantées, comme le pin maritime qui est très inflammable, et entraîner une augmentation des émissions de dioxyde de carbone liées à la combustion des arbres mais aussi du sol en surface, un compartiment souvent ignoré par les modèles, le tout pouvant favoriser un emballement du réchauffement global. Ces effets seraient particulièrement plus marqués en Europe qu’en Amérique du Nord. Autrement dit, on obtiendrait le contraire exact des objectifs ayant motivé cette stratégie.

Quelques articles qui ont inspiré ce texte

*Plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques

**Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat

***Comité français de l’UICN (2024) – La migration assistée des arbres, note de position (6p).

**** Michalet R., Carcaillet C., Delerue F., Domec J-C., Lenoir J. (2023) Assisted migration in a warmer and drier climate: less climate buffering capacity, less facilitation and more fires at temperate latitudes? Oikos, 2023 : e10248, https://doi.org/10.1111/oik.10248

Pour aller plus loin 

Migration assistée des espèces ligneuses et emballement climatique ? Ecole pratique des Hautes Etudes (EPHE).

https://www.ephe.psl.eu/migration-assistee-des-especes-ligneuses-et-emballement-climatique

Aitken, S. N., & Whitlock, M. C. (2013). Assisted gene flow to facilitate local adaptation to climate change. Annual review of ecology, evolution, and systematics, 44, 367-388. https://doi.org/10.1146/annurev-ecolsys-110512-135747

Changement climatique : la diversité génétique à l’origine de l’adaptation des arbres ? Article The Conversation. 2023. https://theconversation.com/changement-climatique-la-diversite-genetique-a-lorigine-de-ladaptation-des-arbres-203093?utm_source=clipboard&utm_medium=bylinecopy_url_button

Couper la forêt pour la sauver du changement climatique, est-ce vraiment une bonne idée ? Article The Conversation 2025. https://theconversation.com/couper-la-foret-pour-la-sauver-du-changement-climatique-est-ce-vraiment-une-bonne-idee-244069

Quelle est la place des végétaux labellisés Végétal local en milieu urbain ?

Force est de constater les dégradations de la qualité de vie et l’impact sur la santé dans les milieux urbains liés aux changements climatiques. La question de la migration assistée se pose comme une solution pour adapter le patrimoine arboré des villes aux aléas climatiques.

Dans les milieux habités, l’introduction d’espèces exotiques a commencé dès le 18ème siècle avec les expéditions naturalistes. L’acclimatation d’espèces exotiques s’impose alors pour satisfaire une demande économique liée à l’industrie et à l’agriculture. De nos jours, les arbres exotiques participent au patrimoine des paysages urbains, avec différents types de plantation liés aux usages et à l’identification des espaces (places, boulevard, parc…).

Aujourd’hui, les gestionnaires d’espaces extérieurs en milieux habités, urbains et ruraux, relèvent quotidiennement des défis quant à la gestion de ces espaces complexes associés à l'attractivité du territoire, au bien-être et à la santé des habitants. Les enjeux liés au changement climatique et à l’érosion de la biodiversité - intimement liés - orientent les politiques publiques d’aménagement des villes et font évoluer la façon d'appréhender la conception et la gestion des espaces de nature en ville.

Les concepteurs, gestionnaires et usagers attendent de plus en plus de services écosystémiques de ces espaces : l’adaptation aux aléas climatiques, l’économie des res- sources en eau et en énergie, la séquestration de carbone, l’amélioration du cadre de vie, l’atténuation des îlots de chaleur, l’accueil de la biodiversité…

Dans le cadre d'un aménagement urbain, la prescription de la marque Végétal local constitue un engagement et une action en faveur de la restauration et du soutien de la biodiversité, contribuant ainsi à améliorer le bien être des citoyens. Cependant, l’usage de végétaux marqués Végétal local ne doit pas être clivant. La conception d’un projet suscite de prendre en compte le contexte, le “déjà-là” et les usages, pour aménager avec justesse un site. Le choix des végétaux s’adapte, combine et intègre les espèces sauvages d’origine locale et les végétaux ornementaux - et /ou exotiques - et/ou alimentaires - en fonction du cadre existant et des usages.

En zone urbaine, ou à titre expérimental, encadré et suivi, des graines et plants Végétal local issus d’une région voisine à celle d’implantation et qui potentiellement auraient de meilleures chances de s’adapter au contexte écologique peuvent être utilisés. Végétal local apporte à la fois une garantie sur l’origine géographique et sur la diversité génétique des plants, paramètres essentiels dans la résilience des individus au changement climatique.

La disponibilité en semences et plants Végétal local

Des plants Végétal local, comment en trouver ?

🌿 Avec plus de 160 producteurs, ce sont toutes les régions métropolitaines françaises qui voient des pépinières et semenciers produire sous le label Végétal local (hormis la Corse qui a sa propre marque équivalente : Corsica grana). En 2022, 1,5 millions d’arbres Végétal local ont été vendus dans les territoires, 5 millions en 2023… la courbe de croissance est exponentielle ! 🤓Les productions labellisées commencent à arriver également en outre-mer 🌴 (2 pépinières). Si vous ne trouvez pas de semences ou plants labellisés Végétal local pour votre projet, c’est peut-être que vous n’avez pas contacté les producteurs assez tôt ? Ou alors que la gamme ou la quantité désirée nécessite de passer par un contrat de culture avec des producteurs de la gamme ? 🤝

💡 La phase de sourcing (permise par la commande publique) est une étape importante pour l’approvisionnement en végétaux labellisés Végétal local. Elle consiste à se renseigner sur la filière de production Végétal local dans la région biogéographique du projet. Les disponibilités de végétaux étant fluctuantes, le sourcing permet de disposer des informations nécessaires à la rédaction des pièces de marché de fourniture ou de travaux : quantité, taille, type de conditionnement. Cette étape permet d'affiner ou d’adapter la palette végétale en fonction des échanges avec les semenciers et pépiniéristes bénéficiaires de la marque Végétal local, et des entreprises le cas échéant.

👉 Pour en savoir plus sur le sourcing et les contrats de culture : Guide de la graine au paysage page 50, Concevoir avec le sourcing.
Certains partenaires ont également mis en place un suivi des stocks de plants Végétal local disponibles en région : - pour la Zone Nord Est : https://vegetal-nord-est.com/plants-inventaire - pour les Hauts de France : https://afachdf.org/plants-stocks-disponibles/ d'autres sont à venir !

Prescrire des végétaux labellisés dans son cahier des charges

Est-ce qu’il y a un réel surcoût des végétaux marqués Végétal local ?

La marque Végétal local n’intervient pas dans la définition du prix des végétaux. Chaque pépinière est libre de fixer ses propres prix dans la gamme Végétal local.

D’une façon générale, il est constaté un coût de production plus élevé en lien avec les exigences du Référentiel technique de la marque Végétal local. Dans le budget global du chantier, l'impact de ce surcoût lié aux plants devient négligeable, car leur prix représente une fraction minime de l'ensemble. De plus, les plants marqués sont souvent des jeunes plants, pour lesquels la différence de prix par rapport à du tout venant est relativement faible.

Ce coût est à rapporter aux bénéfices financiers et environnementaux liés à l’usage de végétaux permettant une résilience des écosystèmes. De plus, investir dans des végétaux marqués permet de soutenir une filière générant des emplois localement, d’entretenir les paysages participant aux valeurs économiques d’un territoire et de réduire les coûts environnementaux des transports notamment.

Le coût des végétaux de la marque Végétal local est à repositionner par rapport aux enjeux de restauration de la biodiversité et la fonctionnalité des milieux écologiques.

Comment gérer une multitude de commandes de faible quantité dans le cadre de projets de végétalisation de petites surfaces ou de copropriétés ?

Le marché de fourniture peut-être adapté en fonction des besoins du maître d'ouvrage. Des dispositifs comme la centrale d’achat ou le groupement de commande peuvent faciliter l'approvisionnement dans les cas ici cités.

Le groupement de commandes permet une consultation unique pour répondre aux besoins de plusieurs acheteurs en matière de travaux, de fournitures ou de services. Un groupement de commandes peut être constitué soit de façon temporaire, pour répondre à un besoin commun ponctuel, soit de manière permanente en vue de répondre à des besoins récurrents. (voir le guide “De la graine au paysage : Pourquoi et comment prescrire des végétaux sauvages et locaux” page 38). 

Dans le cadre de chantiers phasés, quels sont les outils pour suivre et contrôler efficacement la fourniture des végétaux marqués ?

Le suivi et le contrôle lors du chantier permet de garantir le bon déroulement de l'approvisionnement et de réagir en proposant des adaptations le cas échéant.

Le contrôle de l’approvisionnement des végétaux, dans les différents types de marché (travaux ou fourniture), consiste en différents points essentiels :

  • Dans le cadre d’un marché de travaux, dès le démarrage du chantier : exiger la preuve écrite de réservation de végétaux marqués Végétal local auprès du/des producteurs bénéficiaires de la marque Végétal local par l’entreprise afin d’éviter notamment les adaptations liées à un défaut d’approvisionnement dans les temps du chantier.
  • Lors de la réception des végétaux : procéder à la vérification des bons de livraison, factures, certificat d’origine et/ou des étiquettes comportant les informations obligatoires du référentiel technique Végétal local (cf. Article 6) afin de garantir la traçabilité des végétaux.

Pour rappel, les 4 informations indispensables sur les factures/bons de livraison sont :

  • Numéro de lot (de chaque lot)
  • Nom de l’espèce : Noms de genre et d’espèce, en latin, pour éviter les confusions : à partir du Référentiel Tax Ref . (Ex.: Cornus sanguinea pour Cornouiller sanguin)
  • Marque : Végétal local (en toutes lettres)
  • Région d’origine (en toutes lettres) : cette mention est importante afin d’éviter les confusions sur la notion de “local”.

Si la facture ne mentionne que les numéros de lots, elle peut être complétée par un certificat d’origine Végétal local (document type) reprenant ces 4 niveaux d’information.

Ensuite, chaque lot sera identifié à la livraison par le numéro de lot unique permettant de faire le lien avec facture et le cas échéant certificat de traçabilité

Par exemple le numéro de lot sur l’étiquette fixé au lot pourra être : 2025-A-CornusMas-VL-ZMC

Pour en savoir plus : voir les exigences de traçabilité de la marque sur les documents de commercialisation :

 

Je suis soumis au code des marchés publics, comment rédiger mon marché vis-à-vis de la marque pour éviter toute difficulté juridique ?

La marque Végétal local n’est pas une préférence locale, d’ailleurs cette notion est interdite dans les marchés publics. Le droit de la commande publique interdit les critères de sélection des offres de nature à favoriser les concurrents nationaux ou locaux, c'est-à-dire des critères liés à l'origine ou à la situation géographique des candidats au marché.

La marque Végétal local n’est pas une préférence géographique car une entreprise localisée dans une autre région ou même étrangère peut intégrer la marque si elle respecte le référentiel technique qui garantit la traçabilité des végétaux de la graine à leur mise en culture et si la collecte et la production ont lieu sur le territoire national.

Au niveau des pièces contractuelles d’un marché, la marque Végétal local peut être citée. Elle correspond à une spécification technique sur l'origine de la graine collectée en milieu naturel et de sa diversité génétique.

Notons ici que des structures privées et publiques (Conseils départementaux, Conseils régionaux, Communautés de communes, Parcs nationaux, Parcs naturels régionaux) l’ont déjà prescrite dans leur marché.

Plus d'informations sur les conditions de rédaction de marchés de végétaux sauvages et locaux dans (voir le Guide “De la graine au paysage : Pourquoi et comment prescrire des végétaux sauvages et locaux” page 53).

Où trouver les informations concernant les stocks en phase de prescription ?

La disponibilité d’un plant (un individu d’une espèce de vivace en godet, un jeune ligneux en racines) peut fluctuer selon les années (en fonction des conditions de collecte de graines des années précédentes ou encore des conditions d’élevage). Ainsi, la connaissance du stock disponible s’obtient en consultant directement les producteurs de plants. La liste des producteurs par région d’origine est disponible sur le site internet de la marque Végétal local. Pour vous aider dans le sourcing, le guide “de la graine au paysage” donne les grands principes.

Les végétaux marqués “Végétal local” étant associés à une région d’origine (Bassin parisien sud, Bassin Rhône-Saône et Jura, Massif armoricain…), des initiatives régionales se mettent en place afin de proposer une remontée d’information sur les stocks disponibles. Ici les outils disponibles à ce jour / en cours de développement:

  • Zone nord-est - Outil disponible: https://vegetal-nord-est.com/plants-inventaire - outil développé par la SCIC Végétal Nord-Est présentant les plants issus de graines fournies par la SCIC aux pépiniéristes et prélevées dans la région d’origine “zone nord-est” de la France,
  • En Hauts de France : https://afachdf.org/plants-stocks-disponibles/ en cours de finalisation,
  • Zone “Bassin Rhône-Saône et Jura” - outil en cours de développement (2025),
  • Zone “Bassin parisien Sud” - outil en cours de développement (2025-2026).

Quelque soit les outils disponibles, n’hésitez pas à contacter les pépiniéristes des plants de la région d’origine concernée pour ajuster votre projet, garantir l’approvisionnement en quantité suffisante et mettre en place un marché ou une commande adapté à votre projet (contrat de réservation, contrat de culture…).

Communiquer sur Végétal local

J’ai effectué une plantation avec des plants labellisés et j’aimerai communiquer à destination du grand public, avez-vous des outils pour cela ?

Un chantier réalisé avec des végétaux marqués Végétal local est synonyme d’un engagement en faveur de restauration de la biodiversité et des écosystèmes, en réponse aux enjeux de résilience face aux changements globaux. La valorisation de ces chantiers est une composante clé au même titre que son suivi.

Vous pouvez demander à l’animation nationale de vous fournir une maquette pdf de panneau de valorisation de votre chantier, en envoyant la facture des végétaux labellisés utilisés ainsi que votre logo à l’adresse suivante : contact@vegetal-local.fr

Deux formats sont disponibles : un plus illustré (format A4 ou A3) un plus détaillé et didactique à faire imprimer en format A3 ou supérieur.

Voir note avec illustration.

Cette valorisation peut également être formalisée à travers différents formats :

  • des journées techniques et des formations sur le terrain,
  • une participation à des webinaires thématiques,
  • des articles, des reportages photographiques et capsules vidéos sur des réseaux et sites Internet,
  • une intégration à des observatoires régionaux ou nationaux de projets similaires,
  • des panneaux d’information installés sur place.

Le réseau d’acteurs de la marque Végétal local, porté par les Conservatoires botaniques nationaux, Plante & Cité et le Réseau Haies France, organise de nombreux événements via différents médias permettant à tout à chacun de partager son expérience et ses projets. N’hésitez pas à prendre contact avec le correspondant local de votre secteur pour vous guider.